On est tous un peu jaloux de ceux qui manient la langue avec finesse, de ceux qui sont capables de répondre du tac au tac avec humour sur les applications de rencontres. L’adage a l’habitude de dire « Homme qui rit, à moitié dans ton lit ! ». Ça fonctionne, en tout cas, chez les hétéros, puisque, d’après un sondage, l’humour est la qualité numéro un que les célibataires recherchent chez leurs partenaires. On a même tendance à opposer beauté et sens de l’humour. L’art de l’autodérision devient synonyme de charme… De là à se lancer dans des joutes verbales qu’on veut irrésistiblement drôle, il n’y a qu’un pas. Et c’est bien là où le bât blesse. On ne rit pas à tout… Chacun est sensible à un type d’humour, pas à tous. Et surtout, sur les applis de rencontres gays, comme avec toutes les formes d’écrits, le second degré ne fonctionne pas toujours… Et ajouter des « LOL » ou des émojis qui pleurent de rire ne suffit pas.

L’autodérision, ça marche toujours…

Avoir de l’humour, c’est d’abord savoir rire de soi. Et pour sentir le niveau d’acceptation (ou de compréhension) de son propre humour, rien de mieux qu’une petite plaisanterie sur soi. Se moquer de son âge, par exemple, est un grand classique. N’hésitez pas à exagérer. Vous verrez tout de suite comment réagit l’élu de votre cœur. Et surtout, ça permet à ceux qui ont tendance à beaucoup trop s’aimer, à redescendre un peu de leur piédestal. La drague, c’est sérieux, certes, mais il ne faut pas trop se prendre au sérieux au risque de passer pour quelqu’un d’hautain. Moquez-vous de vous-même ! Gentiment, toujours.

Devenir le roi du ping-pong verbal

L’humour permet aussi d’avoir de la répartie. On admire généralement ceux qui sont capable de faire preuve de répartie, de faire mouche à chaque saillie verbale. Ils ont souvent la réputation d’être cultivés, intéressants… L’avantage avec la répartie, c’est qu’elle permet d’esquiver avec souplesse les sujets dont on n’a pas forcément envie de répondre. On aborde avec vous dans un tchat le délicat sujet de la taille. Ça vient toujours. Répondez par exemple que vous chaussez du 42. Ou si vous envoyez un très long message, vous pouvez l’accompagner d’un : « C’est pas grave si tu ne lis pas ce message, bouge la tête en signe d’acceptation, ça me suffira ! » L’aisance verbale doit cependant éviter de devenir un étalage de culture. Vous n’êtes pas obligé de citer Maupassant dans un tchat : ça peut faire fuir !

Attention au second degré

C’est souvent le piège de l’humour : quand on se lance par écrit (de surcroît dans des messages courts) dans le second degré, on court souvent droit à la catastrophe. D’après le dictionnaire, le second degré est une forme d’ironie qui sous-entend l’inverse de ce que l’on pense vraiment. Et comment fait-on, depuis son smartphone, pour montrer que c’est de l’ironie et que vous pensez le contraire. Ce n’est pas vraiment possible ! D’autant que vous ne connaissez pas la personne avec qui vous tchattez. Vous pouvez vous faire bloquer très facilement, et définitivement à cause de ce second degré. Dommage, vous étiez sur le point de rencontrer votre futur mari !